Nouvelle Vague: années 59-65
Jeunes cinéastes non-conformistes
Claude Chabrol, Agnès Varda, François Truffaut
Nouvelle façon de produire, de tourner, de fabriquer des films qui s'oppose aux traditions
Le changement de société et de mœurs, le désir de transformer le cinéma et de rompre avec le passé sont au principe de la Nouvelle Vague
C'est toute la grammaire du cinéma qui est remise en question de multiples manières, dans le tournage, le jeu des acteurs, le montage, l'utilisation de la voix off, le rapport à l'autobiographie, la manière de filmer la ville ou les sentiments. Les codes des films italiens et américains, se traduisant à titre d'exemple par un dynamisme naturel, des mouvements corporels décontractés et des dialogues simples, ont fortement influencé la perception artistique des cinéastes français des années 1960 ainsi que leur langage cinématographique comme en témoigne spécifiquement la recherche par Alain Resnais de « voies d’expression nouvelles fondées sur la musique de l’image ».
Les films de la nouvelle vague sont aussi caractérisés par leurs héros. Une étude menée sur 18 films de la nouvelle vague montre que les héros sont jeunes et contemporains. Ce sont des gens ordinaires qui ne s'occupent que de leurs affaires personnelles. Ils sont en quête d'indépendance. Ils sont souvent oisifs, n'ont pas peur d'enfreindre la loi (par exemple Michel Poiccard qui tue un policier dans À bout de souffle), sont indifférents à la société et à la famille et sont en quête d'amour. Une grande partie de ces films se déroulent dans Paris, pour rendre hommage à son histoire culturelle tout comme pour en faire un lieu intime.
La Nouvelle Vague est apparue dans les années d’après guerre alors que des jeunes gens animés par un désir de cinéma aspiraient à une vie libre et sans convention. Le cinéma français de cette époque était relativement dépourvu de créativité et d'originalité, se contentant souvent d’être un simple support au roman. Les jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague ont bousculé les règles en revoyant tous les fondements du cinéma. Ainsi, la règle de continuité n’est plus toujours respectée, le point de vue du spectateur est parfois pris en considération dans le film par le biais de regards caméra et interpellation du spectateur, des jeux de mise en abime sur le cinéma questionnent les différents points de vue cinématographiques, de nombreux jeux d'arrêt sur image, de ralentis, de style saccadé sont également créés… Tout cela s'unit afin que le film rappelle sans cesse qu'il est un film, que c'est du cinéma. Un effet de réalisme s’instaure : le réalisateur ne cherche plus à tromper le spectateur avec du faux vrai mais à montrer la réalité du cinéma comme elle est, notamment, avec ses plans qui ne sont pas continus dans le temps comme pourrait le croire ou l’oublier le spectateur, avec ses acteurs qui ne sont là que pour être acteur d’un film et non acteur d’une histoire ou d’un scénario et avec ses décors qui n’existent que parce qu’ils ont un pouvoir symbolique et non parce qu’ils ressemblent à la réalité. Ainsi, ce mouvement ne cherche pas à reproduire la réalité comme elle devrait être mais à montrer la réalité du cinéma comme elle est.
La Nouvelle Vague fut « une affaire de jeunes hommes désireux de donner au cinéma le statut d'un art à part entière, c'est-à-dire une vision du monde à un moment donné de son histoire et plus encore une “participation à un destin commun” ».